-
Nouvelle corrigée par Enigma 71, merci mon trésor!
Le chemin des morts
Cela fait plusieurs heures interminables que j’erre de rue en rue, dans un froid glacial à couper la peau et sous les arbres dénudés de leurs magnifiques feuilles vertes. Une forme de lassitude envahit mon être et je me parle à moi-même comme pour me réconforter.
- Et bien mon pauvre David, tu n’es pas sorti de l’auberge aujourd’hui !
J’aperçois une rue étroite qui m’attire et je l’emprunte avec l’espoir de trouver enfin un abri pour ce soir. Sous le vent intense et cruel, je repense à me vie d’avant. A ma vie toute normale avant de devenir SDF. J’avais une jolie femme attentionnée, deux petites filles aimantes et câlines, et un travail que j’adorais plus que tout, journaliste pour le canard local. Alors comment peut-on tomber d’un extrême à l’autre du jour au lendemain ? Et bien c’est simple. Mon couple s’étiolait, ma femme a cessé de m’aimer et à demander le divorce ainsi que la garde de mes filles adorées. Parti du foyer familial, j’ai pris un studio modeste pour pouvoir payer tous les mois la pension alimentaire de mon ex-épouse. Au bout de six mois, j’ai été licencié pour raison économique. Et là, tout s’effondre comme un château de cartes. J’ai quitté ma ville natale avec regrets en direction pour Paris, pour une nouvelle vie faite d’abandon, de tristesse et de souffrance. Mon cœur se serre d’amertume et se tortille de douleur à la pensée de mon passé bien heureux. La rue m’a acheminé à une impasse, mais au bout du cul-de-sac, un petit tunnel très obscur et insolite se dévoile. Fatigué par les nombreuses heures de marche, je décide de squatter le tunnel le temps de reprendre des forces. Je déballe le peu d’affaires que j’ai car je traine avec moi l’essentiel. Une grande couverture en laine pour me protéger du froid, un petit réchaud et sa cafetière pour mon pêché mignon quotidien, le café que j’aime bien fort. Sans oublier mon livre fétiche, Antigone, une pièce de théâtre inspirée du mythe antique. Je ne cesse de jalouser le courage et l’affront de la belle et jeune Antigone face au cruel roi Créon. C’est avec cette force de caractère que j’aurai du me battre pour ne pas perdre ma famille. Souvent mon ex-femme me reprochait mon manque d’hardiesse et de stabilité dans notre couple. Enfin installé dans ma nouvelle baraque provisoire, j’ouvre le livre à la page cornée et continue à lire avec délectation pendant des heures.
- Tu ne devrais pas rester là, fiston ! me dit une voix enrouée et ferme.
Je lève la tête et voit un vieillard avec une canne à la main qui me regarde avec des yeux inquiets et compatissants.
- Pardon ? dis-je avec étonnement.
- Je m’appelle Roger, fiston, et j’habite ce quartier depuis plus de cinquante ans, et si j’ai un conseil à te donner, change de place au plus vite.
- Bonjour Roger ! Je m’appelle David ! Mais dites-moi, pourquoi devrais-je partir d’ici ?
- Ce tunnel est dangereux. Des personnes inconscientes ont voulu s’y aventurer mais on ne les a plus jamais revues !
- Vous avez l’air de savoir de quoi vous parlez Roger mais je n’ai pas l’intention de visiter le tunnel. Merci pour votre inquiétude mais ça va aller.
- Ne soit pas si sûre de ça fiston! Ce tunnel est diabolique, crois moi! Il était là pendant l’occupation allemande et des officiers nazis y ont torturé à mort de pauvres âmes innocentes et leurs fantômes errent depuis des années dans cette galerie sombre et lugubre. Le mal tout puissant y a trouvé refuge!
- C’est fascinant dites-moi ? Mais savez-vous pourquoi ce tunnel a été construit et où mène-t-il ?
- Tu n’as pas encore compris mon garçon! Ce tunnel mène à la mort, on l’appelle le chemin des morts, on ne sait pas où il mène car personne n’y est ressorti pour nous le dire. Et sinon je ne serai te dire pourquoi il a été construit, mais il est très ancien, c’est certain.
- Merci Roger, pour toutes ces infos intéressantes mais comme je suis fatigué, je vais rester dormir ici ce soir et pour tout vous dire, je ne crois pas aux fantômes.
Sur mes dernière paroles, le gentil vieillard s’en alla, résigné et impuissant face à ma volonté insoumise. Malgré ma couverture de laine bien chaude, le froid arrivait toujours à percer ma peau et à la figer telle des glaçons sortis du congélateur. Il était à peine dix-huit heures mais le temps s’est obscurcit, et la nuit fit son apparition subitement. Un couple de jeunes s’arrête devant moi, interloqué de me voir squatter les lieux. La jeune fille est une gothique, piercing de partout sur le visage, habillée et maquillée de noir exclusivement. Quand au jeune homme il est habillé d’un jean bleu délavé, baskets usées et doudoune à la dernière mode. Tous deux me regardent un instant mais ne me disent pas un mot et avancent jusqu’au tunnel main dans la main. Je ne peux m’empêcher de repenser à ce que le vieillard Roger m’a raconté un peu plus tôt. Dois-je leur en toucher un mot? Leur dire de faire attention ? Non, c’est absurde, toute cette histoire n’a ni queue ni tête, c’est juste un folklore local. J’allume mon réchaud et me prépare un quatrième café pour me réchauffer, lorsque des cris inhumains, des cris d’effroi résonnent le long du tunnel. J’en ai la chair de poule, jamais de ma vie, je n’ai entendu de tels cris surnaturels. Je frissonne mais pas de froid cette fois-ci, mais de peur. Que dois-je faire ? Je ne réfléchis pas très longtemps, je prends ma lampe torche avec moi, et décide d’aller proposer mon aide à ce couple de jeunes. Peut-être se sont-ils perdus ? Peut-être même que l’un des deux s’est blessé gravement ? Il faut que j’y aille à tout prix. Je longe les parois de la galerie, mais je n’entends plus aucun cris, plus aucun bruit, c’est le silence qui règne désormais. Le chemin des morts, pensais-je à moi-même. Cela ne me rassure pas forcément, j’ai beau ne pas croire aux fantômes, j’ai toujours une part de moi qui s’éveille et qui me met en garde malgré tout. Le tunnel est très humide, de l’eau coule le long des murs arrondis, l’obscurité y est reine, sans lumière, il fait encore plus sombre que la nuit. Je marche depuis dix minutes, mais je ne vois encore rien et n’entends toujours que le néant.
- Hey oh !!! Vous êtes là ? dis-je d’une voix tremblante et pas très rassurante.
Aucune réponse en retour. Je pense alors à mon héroïne, Antigone, la jeune fille téméraire qui ose affronter et qui est bien la seule, le cruel roi Créon. Cela me donne encore plus de force et continue mon odyssée funèbre. Soudain, j’entends un bruit sourd. Je m’arrête pour mieux entendre et un énorme grognement sort de la pénombre. Mon cœur s’accélère et cogne contre ma poitrine. Le feulement continue et je sens qu’il s’approche près de moi. Je tremble comme une feuille d’automne bousculée par le vent. Ma lampe torche me glisse des mains. Je me baisse pour la prendre avec exaltation car cette source de lumière est ma porte de sortie. En me relevant je vois à travers le faisceau lumineux des pieds crochus et immenses. Je dois rêver, oui je me suis endormi sous la couverture et je fais un terrible cauchemar. Je lève la lumière progressivement et un monstre, un être blanc à la peau blanchâtre et fripée se tient devant moi telle une statue de marbre. Je reste figé par la peur qui m’envahit et je regarde cette chimère effrayante m’observer avec horreur et grogner si nerveusement que je sens son souffle chaud et puant voiler mon visage. Sa gueule est grande ouverte dévoilant des dents démesurément grandes et pointues. Cette bouche diabolique est assurément prête à me dévorer sur le champ. Un courant électrique parcoure mes jambes et je me mets à courir aussi vite que je peux vers la sortie du tunnel maléfique. Mais je sens des picotements et des brulures dans mon ventre, une douleur insoutenable me traverse l’échine et je vois de longues griffes acérées traverser mon flanc de part et d’autre et là je comprends que c’est la fin pour moi. Mes yeux se ferment progressivement, mon souffle cesse aussitôt après et je me sens partir vers l’abandon.
Le lendemain, Roger qui faisait sa promenade matinale, passa non loin du tunnel et aperçu la couverture et le réchaud de David. Le vieillard comprit qu’une autre victime avait disparu dans ce maudit tunnel. Il pria un instant devant ce que l’on nommait, « Le chemin des morts » et repartit à ses occupations, une larme sur sa joue.
Loëtiga
6 commentaires -
Chagrin funèbre
Étoiles mortes sur mon empyrée hâlé,
Lune larmoyante dans mon cœur esseulé.
La solitude peuple mon âme sauvage,
La mélancolie sucrée est mon unique breuvage.
Je suis tristesse, je suis nostalgie,
Mais ces deux états d’âme sont mes amis.
J’aspire à la profondeur de la brume funeste,
Je m’enrubanne dans la noirceur qui se manifeste.
J’aime la nuit froide et pétrifiante,
Quand les hiboux pernicieux nous hantent.
Je suis douleur je suis mélancolie,
Ce chagrin funèbre nourrit ma vie.
Loëtiga
1 commentaire -
Sublissime poème!!! Merci meu amor!
Je marche dans les rues de Paris
Je regarde passer les bateaux mouches
Le long des quais de la Seine
Et j’erre dans les allées des cimetières
J’entends autour de moi une douce mélodie
Qui m’émeut, me touche
Qui me fait oublier ma peine
C’était par une nuit triste, c’était hier
Je m’assois à une terrasse Boulevard Saint-Michel
Je commande une bière au goût parfumé à la fraise
Le va et vient des estivants ne cesse pas
Je ferme les yeux, en vain
Plus loin, un guitariste joue une ritournelle
Une romance franco-portugaise
Entre œillet et porte des Lilas
Cela me convient
Ca raconte l’histoire de Mar da palha
Des quais du Tage
Et d’un amour indéfectible
D’une passion au doux nom de minha gatinha
D’un sentiment qui n’a pas d’âge
D’une frénésie indivisible
Tout autour de moi est splendeur
Je compte les pétales des fleurs
Puis le jour laisse place à la nuit
Je compte les gouttes de pluie
Devant moi, il y a comme un voile
Je compte les étoiles
Seras-tu réellement à moi
Mon doux amour, dis-moi !
Je compte les étoiles
Qui étincellent dans le ciel clair
Je compte les étoiles
Dans ce vaste univers
Je suis tien, tu es mienne
Dansons sur les valses de Vienne
Et si le monde tourne, tourne,
De Paris à Melbourne
Laisse-toi entraîner au-delà
De ce que tu peux imaginer
Rien n’est plus beau ici-bas,
Tu seras à jamais aimée
Donne-moi ta main et viens
Comptons les étoiles
Dessinons le monde de demain
Il ressemblera à une toile de Chagall
1,2,3 quand vient la nuit
4,5,6 je compte les gouttes de pluie
7,8 9 une petite comptine d’antan
Emportée par le vent
Je marche dans les rues de Paris
Je me retourne et je souris
Le soleil s’est levé sur le Sacré-Cœur
Et le ciel est de mille couleurs.
"Compter les étoiles" - EC Septembre 2014
2 commentaires -
Pour toi mon bel amourAmour TendreTon sourire est devenu mon soleilTa tendresse est une grande merveille.Dans tes bras je pars m'envolerdans un monde doux et sucré.Mon amour pour toi est le plus grandJe n'ai aucun doute sur mes sentiments.Tu m'es plus précieux que l'orJe te veux pour l'éternitéJe t'aime et je t'adoretu me combles par ton âme enchantée.Loëtiga
1 commentaire